La Guinée-Bissau a replongé ce mercredi 26 novembre dans une nouvelle crise politico-militaire, trois jours seulement après une élection présidentielle déjà contestée. En milieu de journée, des tirs ont été entendus autour du Palais présidentiel à Bissau, avant que des sources militaires et politiques ne confirment l’arrestation du Président sortant Umaro Sissoco Embaló. Celui-ci a été interpellé alors qu’il se trouvait dans son bureau, en compagnie de plusieurs hauts responsables sécuritaires.
Selon les informations recueillies, le Chef d’État-Major Général des armées, le Général Biague NA NTAN, son adjoint le Général Mamadou TOURÉ, ainsi que le Ministre de l’Intérieur, Botché CANDÉ, ont également été arrêtés. Umaro Sissoco EMBALÓ affirme n’avoir subi aucune violence au moment de son interpellation, qu’il qualifie ouvertement de « Coup d’État » dirigé, selon lui, par le Chef d’État-Major de l’armée de terre. Dans la capitale, plusieurs témoins rapportent des mouvements de troupes, notamment des militaires en treillis positionnés sur les axes menant au Palais.
Cette explosion de tensions intervient dans un climat électoral particulièrement confus. Le Président sortant revendiquait une victoire dès le premier tour avec 65% des suffrages, selon un décompte interne contesté par son adversaire Fernando Dias DA COSTA. Les résultats officiels étaient attendus ce jeudi 27 novembre 2025. En parallèle, les deux camps s'accusaient mutuellement d’usurpation, chacun revendiquant la victoire avant même la proclamation des résultats par la Commission électorale.
Le scrutin du 23 novembre 2025 s’était pourtant déroulé dans le calme, mais en l’absence du principal opposant, Domingos Simões PEREIRA, empêché de concourir. Ce dernier avait apporté son soutien à Fernando DIAS, rapidement présenté comme l’alternative principale à EMBALÓ.
Ce mercredi, Domingos Simões PEREIRA a affirmé qu’il se trouvait en réunion avec des observateurs de l’Union africaine lorsque les premiers tirs ont retenti dans le centre-ville. Selon ses sources, des militaires auraient tenté de forcer le Président de la Commission électorale à lire des résultats donnant EMBALÓ vainqueur.
Avec cette nouvelle crise, la Guinée-Bissau, souvent secouée par des coups d’État et des tensions militaires, entre à nouveau dans une période d’incertitude. L’arrestation du Président sortant et l’absence de résultats électoraux officiels laissent planer le risque d’un affrontement institutionnel majeur.
Les organisations régionales et internationales, déjà alertées par l’ambiance post-électorale tendue, devraient réagir dans les heures à venir pour appeler au calme et à un retour rapide à l’ordre constitutionnel.
A. J. T.
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