À deux jours de l’ouverture officielle de la période de dépôt des candidatures pour les élections législatives prévues le 11 janvier 2026, la Commission Électorale Nationale Autonome (CENA) n’a enregistré aucun dossier de candidature. Ce lancement quelque peu atone, bien que préoccupant au premier abord, constitue un rituel récurrent dans la scène politique béninoise, où les partis semblent privilégier l’ultime moment pour déposer leurs dossiers. 

Depuis le samedi 15 novembre dernier, la plateforme mise en place par la CENA demeure disponible et prête à accueillir les candidatures. Néanmoins, aucune formation politique n’a encore franchi le seuil administratif. Si cette désaffection initiale peut surprendre, elle s’inscrit en réalité dans une temporalité coutumière chez les acteurs électoraux du pays. 

Le président de la CENA, Sacca LAFIA, a rappelé avec insistance l’exigence d’un formalisme rigoureux imposé par le Code électoral. Chaque parti aspirant au scrutin doit soumettre deux listes détaillées : une première comportant 85 candidats avec leurs suppléants, ainsi qu’une seconde, féminine exclusivement, qui inclut 24 postulantes afin de respecter le quota légal. En somme, 109 candidatures par formation sont exigées, témoignant de la complexité et de la rigueur procédurale. 

Au-delà des formalités, les conditions restrictives régies par les articles 41 et 174 du Code viennent limiter strictement les possibilités de remplacement des postulants, conférant à ce processus une dimension méticuleuse et intransigeante. 

La CENA exhorte ainsi les partis à faire preuve de diligence et d’exactitude pour ne pas compromettre la validité de leurs dossiers. Dans cette phase préparatoire, l’enjeu est d’assurer une transition pacifique et ordonnée vers la 10e législature. 

L’absence pour l’heure de candidats ne doit donc pas masquer la gravité du défi à relever pour une élection conforme aux normes établies. 

David DOLTAIRE
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