Encore une fois, le parti Les Démocrates choisit la posture du martyr. À peine les dossiers de candidature rejetés par la Commission Électorale Nationale et Autonome (CENA), que la formation de Boni YAYI s’empresse de crier à l’injustice et d’accuser l’Institution électorale d’un traitement inéquitable. L’histoire semble se répéter : à chaque étape du processus démocratique, le parti s’érige en victime d’un système qui, selon lui, serait systématiquement tourné contre lui. Cette attitude victimaire, devenue presque une stratégie politique, finit par lasser autant qu’elle décrédibilise. 

Accuser sans preuves tangibles, c’est fragiliser la confiance que les citoyens placent aux Institutions. Or, la CENA n’est pas un adversaire politique, c’est une Institution indépendante dont le rôle est d'organiser et de garantir la régularité du scrutin. En contestant chaque décision, Les Démocrates entretiennent un climat de méfiance qui ne profite à personne. Dans une démocratie, le recours à la justice existe justement pour trancher les différends. Mais à force de transformer chaque désaccord en scandale public, le parti contribue davantage à la confusion qu’à la transparence. 

Il faut le dire : le respect des règles électorales est une responsabilité partagée. Si certains dossiers ont été rejetés, la faute n’est peut-être pas toujours du côté de la CENA. Les Démocrates gagneraient à s’interroger sur leur propre rigueur administrative, plutôt que de toujours désigner un coupable extérieur. Les partis sérieux se préparent en amont, anticipent les délais, et s’assurent de la conformité de leurs dossiers. C’est cela aussi, participer loyalement au jeu démocratique. 

En réclamant un audit et en multipliant les accusations, Les Démocrates prennent le risque de se marginaliser davantage. La démocratie béninoise a besoin d’une opposition constructive, pas d’une opposition querelleuse. À trop vouloir se poser en victime, on finit par perdre en crédibilité. 

Le vrai courage politique ne consiste pas à dénoncer à chaque revers, mais à respecter les règles du jeu politique, même quand elles ne nous sont pas favorables. 

Deo-Grathias Jolidon OUSSOUKPEVI 
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