Le couperet est tombé : Les Démocrates ne participeront pas aux élections communales de 2026. Une absence retentissante, inattendue pour certains, mais tristement prévisible pour d’autres. Car à force de crier à l’injustice, on en oublie parfois la rigueur qu’exige la démocratie. Cette fois-ci, ce n’est ni la CENA, ni un “système” invisible qui est à blâmer, mais bien le parti lui-même, victime d’une légèreté administrative qui trahit une faille plus profonde : celle de l’organisation. 

Les faits sont simples. Sur les 473 pièces exigées, Les Démocrates n’en ont déposé que 353. Cent vingt pièces manquantes. Cent vingt oublis, retards, ou négligences, peu importe le mot, le résultat est le même : irrecevabilité. Dans une élection où chaque minute, chaque signature, chaque document compte, ce manquement n’est pas une erreur, c’est une faute politique. 

Comment un parti qui se présente comme la première force de l’opposition peut-il tomber sur une telle évidence ? Comment espérer convaincre les électeurs de sa capacité à gérer des communes, quand il peine à gérer un dossier administratif ? On ne construit pas l’alternance sur des approximations. La démocratie, ce n’est pas seulement le droit de participer, c’est aussi le devoir d’être prêt. 

Certes, la déception des militants est légitime. Mais la colère ne doit pas servir d’écran à la vérité : Les Démocrates se sont auto-exclus. La CENA n’a fait qu’appliquer les règles, les mêmes pour tous. Et il serait malhonnête de transformer une négligence interne en bataille politique. La transparence ne se décrète pas, elle se prouve par la rigueur. 

Au fond, cette exclusion sonne comme un rappel sévère : l’opposition ne peut se contenter de discours indignés et de promesses de redressement. Elle doit être exemplaire jusque dans les détails. L’avenir politique ne se joue pas dans les salles de conférence, mais dans les classeurs de la CENA, où chaque pièce compte. 

Les Démocrates voulaient prouver qu’ils étaient prêts à gouverner. Ils viennent de prouver qu’ils ne sont pas encore prêts à administrer. La leçon est dure, mais nécessaire : la démocratie béninoise n’a pas besoin de plaintes, elle a besoin de sérieux. Et le sérieux, cette fois, a fait défaut, du côté même de ceux qui prétendent l’incarner. 

Deo-Grathias Jolidon OUSSOUKPEVI 
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