C’est par une déclaration empreinte d’émotion, de lucidité et de foi que Renaud AGBODJO, ancien candidat du parti Les Démocrates, a livrée ce mardi 28 octobre 2025, quelques heures après la décision de la Cour constitutionnelle confirmant le rejet de sa candidature à l’élection présidentielle de 2026.
Face à la presse, l’avocat et homme politique a d’abord tenu à exprimer son profond regret quant à ce qu’il qualifie de « décision malheureuse et dommageable », imputant sa disqualification à des « dysfonctionnements internes au parti » et à des « adversités humaines ». Malgré la déception, il a choisi la voie de l’apaisement et du pardon. « En tant que chrétien et homme de foi, je n’ai ni rancune ni ressentiment envers qui que ce soit », a-t-il déclaré, appelant ses partisans à ne commettre aucun acte de violence ou de représailles.
Dans un ton empreint de sérénité, Renaud AGBODJO a salué la ferveur populaire suscitée par sa candidature, remerciant au passage le président du parti, Thomas Boni YAYI, pour la confiance accordée à la jeunesse béninoise. « Ce coup d’essai n’a pu se transformer en coup de maître », a-t-il reconnu, tout en invitant ses militants à tirer les leçons de cette expérience pour renforcer la démocratie interne et la cohésion du parti.
Signe d’un tournant personnel et politique, le juriste a ensuite annoncé son retrait temporaire de la vie politique nationale. « Après mûre réflexion, j’ai décidé de me consacrer à ma famille, à mon cabinet et à mes proches. C’est une décision difficile, mais nécessaire », a-t-il affirmé.
Dans la seconde partie de son adresse, l’ancien candidat a tenu à saluer le Ministre d’État Romuald WADAGNI, candidat retenu pour la présidentielle du 12 avril 2026. « Vous êtes brillant et compétent. Le peuple béninois reste attaché à la liberté, à la justice sociale et à la réconciliation », a-t-il lancé, exhortant le candidat à rassembler toutes les sensibilités autour d’une vision commune pour un Bénin uni et apaisé.
En clôture, Renaud AGBODJO a placé son message sous le signe de la foi et de l’espérance : « Que Dieu bénisse le Bénin », a-t-il conclu sous les applaudissements discrets de ses proches collaborateurs.
Cette prise de parole marque un moment charnière dans le paysage politique béninois, où l’ancien espoir de la jeunesse démocrate choisit la dignité du retrait face à l’adversité, tout en appelant à la paix et à la réconciliation nationale.
LIRE L'INTÉGRALITÉ DE LA DÉCLARATION DE PRESSE
En toute liberté et en toute responsabilité, je veux prendre la parole pour m'adresser à vous après la décision rendue par la Cour constitutionnelle depuis hier nuit, suite au recours exercé contre la décision de rejet de ma candidature par la Commission Électorale Nationale Autonome. C'est une décision malheureuse et dommageable, car j'ai été victime de dysfonctionnements internes à mon parti politique et d'adversités humaines. En tant que praticien de la décision de la Cour constitutionnelle, malgré toute ma déception et surtout la tristesse et le désarroi dans lesquels cette décision a plongé des millions de nos compatriotes qui, à travers ma candidature à l'élection présidentielle, espéraient fortement un changement de cap dans la direction des affaires de mon pays.
J'ai été particulièrement marqué par toute la ferveur et la haine populaire que ma désignation en candidat du Parti Les Démocrates à la prochaine élection présidentielle a suscitée. Je vous en suis infiniment reconnaissant. Je voudrais également témoigner toute ma reconnaissance au Président Thomas Boni YAYI, Président du Parti Les Démocrates, pour la confiance qu'il a placée en la jeunesse béninoise à travers le parrainage de ma candidature.
Mais malheureusement, ce coup d'essai n'a pu se transformer en coup de maître. Et nous connaissons tous les raisons internes au Parti qui ont pu décourager le rejet de ma candidature par la CENA. À titre personnel, et en tant que chrétien et homme de foi, je n’ai aucune rancune ni ressentiment à l’égard de qui que ce soit, notamment l’honorable Michel SODJINOU, à qui j’exprime mes regrets.
J’invite le peuple béninois à en faire de même et à ne poser aucun acte de violence ou de représailles afin de préserver la paix sociale et la concorde. Tout ceci fera malheureusement partie de notre histoire commune, car cette élection, comme d’autres, ne sera pas inclusive et consensuelle malgré les directives données par les pères fondateurs de l’historique Conférence Nationale. Mais nous devons préserver la paix et utiliser toutes les voies de dialogue possibles pour le règlement de nos différends.
Tirant la leçon de toute cette expérience exaltante, au cours de laquelle j'ai pu défendre des hommes et des femmes politiques de premier plan pendant près d'une décennie pour le respect des libertés et de la démocratie, je pense, après mûre réflexion, qu'il est peut-être temps de faire une pause. Je voudrais donc annoncer mon retrait de la vie politique béninoise pour quelque temps afin de me consacrer davantage à ma famille, à mon cabinet et à mes proches. C'est une décision extrêmement difficile, mais longuement réfléchie.
Je voudrais en outre, et avant de conclure, m'adresser aux candidats retenus par la CENA pour la prochaine élection présidentielle du 12 avril 2026, et particulièrement au plus jeune de ces candidats, Monsieur le Ministre d'État, Romuald WADAGNI. Votre responsabilité dans la conduite de la destinée du gouvernement sera grande. Vous êtes brillant et compétent. C'est un secret de polichinelle. Mais le peuple béninois reste et demeure attaché à la liberté, à la justice sociale et à la réconciliation de tous ses fils, privés de liberté et contraints à l'exil.
Je vous exhorte, en cas de victoire et c'est tout le mal que je vous souhaite à mettre tout en œuvre afin de réunir toutes les sensibilités politiques, économiques et sociales autour d'une même table pour une réconciliation vraie et sincère et pour le bonheur des Béninois.
Que Dieu bénisse le Bénin. Je vous remercie.
A. J. T.
#MediapartBénin, l'information en temps réel

