La présidentielle de 2026 approche à grands pas. Comme toujours, les partis politiques affûtent leurs armes et dévoilent leurs stratégies. Du côté du principal parti d’opposition, Les Démocrates, l’heure est au lancement d’un « Avis d’appel à candidature » pour désigner le duo Président/Vice-président. Une démarche qui, sur le papier, respire la démocratie interne. Mais à y regarder de près, une question s’impose : assiste-t-on à un véritable processus de sélection ou à une mise en scène destinée à occuper l’opinion ?
L’avis publié se veut transparent et objectif : critères précis, procédure codifiée, pièces justificatives (22 au total !), et appel au leadership de rassemblement. Mais tout laisse penser qu’il s’agit surtout d’un habillage formel, un rituel administratif pour camoufler une décision déjà actée dans l’ombre. Autrement dit, on connaît déjà le candidat, mais on préfère donner l’illusion de le chercher.
Plus troublant encore, l’exigence d’un dépôt de 25 millions de francs CFA pour chaque duo candidat. Une somme exorbitante, hors de portée pour le militant lambda. Et cerise sur le gâteau : seuls 20 millions sont remboursés aux non-retenus. En clair, chaque perdant laisse 5 millions dans les caisses du parti. Contribution militante ou simple jackpot déguisé ? On est en droit de se demander : où va cet argent, et au nom de quelle logique démocratique ?
Cette méthode, à la limite du cynisme, ressemble davantage à une mascarade qu’à un véritable processus participatif. Si le parti a déjà son candidat, pourquoi ne pas l’assumer ? Il n’y a rien de honteux à afficher clairement une stratégie. En revanche, il y a un vrai problème à manipuler la base avec des procédures lourdes, coûteuses et hypocrites.
« Les Démocrates sont le parti du peuple », proclame la formation. Le peuple, lui, attend autre chose : une vision claire, des propositions fortes, une capacité à mobiliser et à unir. Pas des distractions bureaucratiques qui affaiblissent l’opposition et nourrissent la défiance.
Au final, cette pseudo-ouverture risque d’alimenter un constat amer : une opposition plus préoccupée par son existence symbolique que par une réelle conquête du pouvoir.
Deo-Grathias Jolidon OUSSOUKPEVI
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