La mouvance présidentielle a levé le voile sur l’identité de son champion pour l’élection présidentielle du 12 avril 2026. Après plusieurs mois de tractations internes et de spéculations, c’est finalement Romuald WADAGNI, Ministre d’État, Ministre de l’Économie et des Finances chargé de la Coopération, qui a été désigné pour porter les couleurs de la majorité présidentielle.
Cette décision marque une étape majeure dans la succession du Président Patrice TALON, lequel avait réaffirmé à plusieurs reprises qu’il ne briguerait pas un troisième mandat, conformément à la Constitution. Tout en se tenant à l’écart de la compétition, le Chef de l’État entend cependant garantir la continuité des réformes engagées depuis 2016, en s’appuyant sur une personnalité à la fois consensuelle et expérimentée.
Le choix de Romuald WADAGNI, présenté comme « l’enfant de la réforme », n’est pas anodin. Depuis sa nomination au gouvernement en 2016, il a incarné la rigueur, la transparence et la modernisation de la gestion financière publique. Sous sa houlette, le Bénin s’est distingué par des performances macroéconomiques remarquées à l’échelle continentale et internationale, renforçant son attractivité auprès des investisseurs et institutions financières.
Son retrait, plus tôt cette année, de la course à la présidence de la Banque Africaine de Développement (BAD) avait déjà été interprété comme un signe clair de ses ambitions nationales. Pour nombre d’observateurs, cette décision l’a positionné comme l’option naturelle pour conduire la mouvance présidentielle à la victoire en 2026.
Les deux partis dominants de la majorité, l’Union Progressiste pour le Renouveau (UPR) et le Bloc Républicain (BR), ont unanimement soutenu cette désignation, confirmant ainsi leur volonté de présenter un front uni. Pour plusieurs analystes politiques, ce consensus autour de WADAGNI traduit la volonté du Président Patrice TALON et de son camp de privilégier la stabilité et la continuité plutôt que l’aventure.
Avec cette désignation, la mouvance présidentielle entre officiellement en campagne. Reste désormais à savoir comment l’opposition s’organisera pour faire face à un candidat que beaucoup considèrent déjà comme le favori de la prochaine élection.
Qui est Romuald WADAGNI ? Parcours d’un technocrate à l’allure politique
Formation et carrière internationale
Né en juin 1976 à Lokossa dans le département du Mono, Romuald WADAGNI est diplômé de l’École supérieure des affaires de Grenoble (Master en finance), avec un brillant parcours académique. Il entame sa carrière chez Deloitte, en France, avant de rejoindre leurs bureaux américains (Boston, New York) et africains (Kinshasa, Lubumbashi). En 2012, il devient le plus jeune associé de Deloitte, supervisant les zones francophones d’Afrique.
Ascension politique et responsabilités
Nommé Ministre de l’Économie et des Finances en avril 2016 par le Patrice TALON, il est reconduit en 2021 et accède au rang de Ministre d’État, chargé de l’Économie et des Finances. Depuis 2023, son portefeuille s’est élargi à la coopération internationale.
Réalisation marquante et rayonnement international
Sous sa direction, le Bénin a atteint la 8ème place mondiale (1er en Afrique) dans l’Indice mondial de transparence des dépenses fiscales (2023). En 2024, il a piloté la première émission d’obligations souveraines en dollars, ciblant les marchés de Londres et de New-York. De plus, sa délégation a obtenu du FMI un accord de financement de 200 millions de dollars via la Facilité pour la Résilience et la Durabilité (FRD).
Un profil taillé pour la présidentielle
Romuald WADAGNI représente le modèle du technocrate efficace, capable de traduire une vision en réformes concrètes. Grâce à sa carrière solide, ses responsabilités accrues, et son positionnement stratégique dans la mouvance, il incarne à la fois la continuité des transformations du Président Patrice TALON et un visage nouveau, stable et rassurant pour les investisseurs et les électeurs.
À l’approche des présidentielles de 2026, Romuald WADAGNI émerge comme le favori naturel de la mouvance présidentielle. Technique et discret, mais jouissant d’un capital politique grandissant, il s’impose aujourd’hui comme le candidat le plus crédible dans un paysage où, pour l’instant, aucun concurrent officiel ne s’est encore déclaré.
A. J. T.
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