Le célèbre kiosque « Chez Bona », installé depuis des années non loin du Centre National Hospitalier Universitaire (CNHU) de Cotonou, n’est plus. Il a disparu sous les coups d’une opération de déguerpissement, emportant avec lui bien plus qu’un simple point de vente de journaux et de brochures. Ce lieu, véritable sanctuaire de la presse écrite, incarnait un espace de vie, de rencontre et de confraternité, où se croisaient lecteurs fidèles et passants de hasard.
Au fil du temps, « Chez Bona » était devenu un véritable bastion culturel et social. Les « zémidjans », conducteurs de taxi-motos, s’y arrêtaient régulièrement pour parcourir les gros titres, tandis que curieux et passionnés s’adonnaient à la lecture ou débattaient avec ferveur des sujets brûlants de l’actualité. Ce carrefour de la connaissance et de la convivialité formait un petit monde à part, un repère où l’on venait autant pour s’informer que pour échanger.
Ce kiosque n’était pas seulement un commerce : il était un morceau de mémoire collective, un havre de réflexion partagée et de liens humains tissés au fil des ans. Sa disparition brutale marque une perte symbolique, une fissure dans le tissu social de la ville. Car au-delà de la destruction d’une simple structure, c’est une tradition de lecture, de dialogue et de coexistence pacifique qui s’éteint peu à peu.
David DOLTAIRE
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