Le samedi 28 juin 2025, la capitale togolaise, Lomé, s’est réveillée dans une ambiance morose, marquant le troisième et dernier jour d’une série de manifestations orchestrées par des artistes et influenceurs de la diaspora. Les autorités gouvernementales, qualifiant ces rassemblements de « illégaux », ont renforcé la présence des forces de sécurité, exacerbant un climat déjà lourd d’angoisse. 

Les évènements tragiques survenus la veille, avec la découverte de deux corps de jeunes garçons dans la lagune, ont profondément affecté la population. Ce week-end de troubles a vu la circulation diminuer considérablement, de nombreuses boutiques fermant leurs portes, et les marchés, habituellement animés, s'apparentant plus à des zones sinistrées qu'à des lieux de commerce vivants. 

Seules quelques manifestations sporadiques ont animé des quartiers tels que Bè et Adakpamé, témoignant de la détermination des jeunes à exprimer leur mécontentement face à un régime en place depuis 2005, sous la présidence de Faure GNASSINGBÉ. 

De nombreuses organisations de défense des droits humains se sont levées contre la répression violente des forces de sécurité, pointant du doigt l'implication inquiétante de miliciens, armés et souvent cagoulés, qui sèment la terreur parmi la population. 

Selon Maître Célestin AGBOGAN, président de la Ligue Togolaise des droits de l’Homme, « il suffit que vous vous trouviez au mauvais endroit, au mauvais moment » pour se retrouver interpellé, illustrant ainsi la gravité de la situation. 

L’angoisse palpable dans la ville et la désillusion des citoyens révèlent une fois de plus la fracture qui existe entre les aspirations d’un peuple en quête de changement et un régime qui semble s’accrocher à ses prérogatives, au prix de la sécurité et de la vie de ses citoyens. 

Précieux AGUETON
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