Le gouvernement béninois a présenté la loi 2005-09 du 3 avril 2025, consacrant un cadre juridique à la chefferie traditionnelle. Une initiative saluée comme une avancée majeure dans la valorisation du patrimoine culturel et la stabilisation de l’autorité coutumière.
La salle Fleuve Jaune du Ministère des Affaires étrangères a servi de cadre, le vendredi 25 avril 2025, à une conférence de presse conjointe du Porte-parole du Gouvernement, Wilfried Léandre HOUNGBÉDJI, et du Ministre du Tourisme, de la Culture et des Arts, Jean-Michel ABIMBOLA. Objectif : éclairer l’opinion publique sur la loi 2005-09 du 3 avril 2025 portant cadre juridique de la chefferie traditionnelle en République du Bénin.
Fruit de près de deux ans de travail d’une Commission d’Experts présidée par le Professeur Bienvenu AKOHA, cette loi marque un tournant dans la gestion de la chefferie traditionnelle. Elle vient formaliser, sur des bases scientifiques et historiques solides, la reconnaissance des royaumes et chefs coutumiers dans le pays. À cet effet, la loi recense officiellement 16 royaumes (article 5), 80 chefferies supérieures (article 6), 10 chefferies coutumières (article 7) ainsi que des chefferies communautaires (article 8).
Lors de cette séance d’échanges avec les médias, Jean-Michel ABIMBOLA a insisté sur la rigueur méthodologique adoptée. Une Commission technique et scientifique sera chargée d’évaluer les prétentions au statut de Roi, selon des critères bien définis, évitant ainsi toute validation arbitraire. Cette démarche vise également à gérer les cas complexes de coexistence de plusieurs rois dans une même commune.
Un des points majeurs de la loi concerne l’interdiction formelle faite aux rois d’adhérer à des partis politiques. Une mesure destinée à préserver leur neutralité et à garantir la stabilité sociale. Le Ministre Jean-Michel ABIMBOLA a rappelé l’importance pour les chefs traditionnels de se tenir à l’écart des joutes politiques afin de mieux jouer leur rôle d’arbitres et de symboles d’unité.
Selon les autorités, cette réforme s’inscrit dans la continuité de la révolution culturelle entamée depuis 2016. Elle ambitionne de valoriser le patrimoine immatériel du Bénin tout en modernisant ses institutions coutumières. Des organes spécialisés verront bientôt le jour pour accompagner la mise en œuvre de cette loi et assurer une gestion harmonieuse des chefferies.
À travers cette loi, le Bénin fait un pas décisif vers une reconnaissance apaisée et organisée des autorités traditionnelles, dans le respect de l’histoire, de la diversité culturelle et des exigences de modernité.
Deo-Grathias Jolidon OUSSOUKPEVI
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