La récente mutation de l’Agence judiciaire du Trésor en Agence Judiciaire de l’État constitue une réponse stratégique aux défis juridiques croissants auxquels la Nation fait face. Fondée initialement pour recouvrer les créances associées au Trésor public, cette institution, par le décret de 2007, a vu ses attributions considérablement élargies. 

Désormais, elle englobe non seulement les litiges relatifs aux finances publiques, mais également les contentieux d'ordre général impliquant l'État, à l'exception des affaires de domaines et d'impôts, gérées par des entités spécialisées. 

À noter que cette évolution répond à une réalité incontournable : la judiciarisation des conflits impliquant l'État est en forte augmentation. Les tribunaux sont de plus en plus sollicités, et l'existence d'un cadre institutionnel précis devient impérative pour assurer une gestion efficiente des litiges. 

Auparavant, l'Agence Judiciaire du Trésor peinait à orienter les justiciables vers les structures adéquates, entraînant des pertes de temps et des risques d'irrecevabilité, tant pour les individus que pour l’administration elle-même. La réforme entreprise se veut donc pragmatique et structurelle et vise à renforcer l'accès à la justice tout en simplifiant les procédures. 

Le gouvernement souligne que cette transformation n'est pas simplement administrative. Elle s'inscrit dans une dynamique de modernisation de l'État, nécessaire pour adapter ses institutions aux exigences contemporaines. 

En assistant les agences spécialisées dans le traitement des contentieux, l'Agence Judiciaire de l’État aspire à garantir une réponse rapide et adéquate aux litiges, tout en promouvant une justice accessible et efficace. 

Cette mutation, loin d'être anodine, pourrait s'avérer déterminante pour l'avenir judiciaire du Bénin. 

David DOLTAIRE
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