Lors du sommet ordinaire d'Abuja ce dimanche 15 décembre 2024, la Communauté Économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) a acté un processus de sortie nuancé pour le Mali, le Burkina-Faso et le Niger, tout en ménageant une période de transition diplomatique. 

L'organisation sous-régionale a officiellement entériné le départ de ces trois États, initialement prévu le 29 janvier 2025, mais avec une approche empreinte de subtilité et de pragmatisme. En effet, un délai de six mois a été accordé aux régimes militaires, leur permettant de réfléchir et potentiellement reconsidérer leur positionnement géopolitique. Omar TOURAY, président de la Commission de la CEDEAO, a précisé les modalités de cette décision complexe. 

Conformément à l'article 91 du Traité révisé, les trois pays cesseront formellement leur appartenance à l'organisation, tout en bénéficiant d'une fenêtre de dialogue. 

Cette stratégie diplomatique, inspirée du précédent mauritanien de 2000, vise à maintenir des canaux de communication et éviter une fracture définitive. Les pays membres, notamment le Sénégal et le Togo, ont manifesté leur volonté de poursuivre la médiation, démontrant leur attachement à une résolution pacifique. 

Les États dissidents, pour leur part, maintiennent leur position de départ irréversible, créant une situation géopolitique hautement stratégique où chaque partie conserve des marges de manœuvre. 

La CEDEAO démontre ainsi sa capacité à gérer des tensions inter-étatiques avec nuance et pragmatisme diplomatique. 

Roger DEDOME
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