À l'approche du sommet annuel de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) qui se tiendra le 15 décembre prochain à Abuja, la question du retrait définitif du Mali, du Burkina-Faso et du Niger suscite des débats passionnés parmi les Chefs d'État membres.
Alors que ces trois pays ont formé l'Alliance des États du Sahel (AES), les avis au sein de la CEDEAO sont profondément divisés. D'un côté, certains dirigeants, à l'image du Président ivoirien Alassane OUATTARA, plaident en faveur d'un maintien du statu quo.
Selon lui, il serait prématuré d'officialiser le retrait, car cela pourrait compromettre toute possibilité de réintégration future de ces Nations au sein de l'organisation. Cette position est également soutenue par Omar TOURAY, le président de la Commission de la CEDEAO, ainsi que par le Sénégalais Bassirou Diomaye FAYE, qui croient encore en un dialogue constructif.
À l'opposé, les Chefs d'État du Togo et du Nigéria, Faure GNASSINGBÉ et Bola Ahmed TINUBU, estiment qu'il est temps d'agir pour acter le retrait définitif des trois pays. Ils considèrent que le sommet de décembre doit servir de point de non-retour, mettant ainsi fin aux espoirs d’un retour des juntes au sein de la CEDEAO.
Le Président béninois Patrice TALON et le Ghanéen Nana AKUFO-ADDO, quant à eux, n’ont pas encore affiché de position claire, laissant planer le doute sur leur soutien à l'une ou l'autre des lignes directrices.
La situation est d'autant plus pressante que la procédure actuelle stipule que le retrait devrait théoriquement être effectif d'ici fin janvier, marquant ainsi un an après l'annonce de leur départ.
Ce sommet représente donc un moment décisif pour l'avenir de la CEDEAO et la stabilité dans la région. Les dirigeants devront naviguer entre leurs divergences pour trouver une résolution qui pourrait influencer l'équilibre géopolitique en Afrique de l'Ouest.
Roger DEDOME
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