Au Rwanda, les autorités ont engagé une vaste opération de fermeture de plus de 7700 lieux de culte, dans le but de s'assurer de leur conformité avec les normes de sécurité et les qualifications des dirigeants religieux. Cette initiative s'inscrit dans le cadre d'une volonté de professionnaliser le secteur religieux et de protéger la population contre des pratiques jugées trompeuses.
La décision de fermer ces lieux de culte repose sur une loi adoptée en 2018, qui stipule que seuls les dirigeants religieux ayant obtenu des diplômes en théologie peuvent diriger une église ou un temple.
Judith KAZAIRE, responsable de la mise en œuvre de cette opération, a précisé que l'objectif est de garantir la compétence des prédicateurs : « Ce niveau d'éducation est requis pour s’assurer que les doctrines sont délivrées de façon professionnelle. Car nous avons des cas où les prêches sont trompeurs ».
Les autorités rwandaises estiment qu'il est de leur devoir de protéger la population, tout en respectant le droit de chacun à la foi. Cette démarche vise à prévenir les abus qui peuvent découler d'une formation inadéquate des leaders religieux, une problématique récurrente en Afrique subsaharienne.
En effet, dans de nombreux pays, l'absence de régulation et de contrôle sur les pratiques religieuses peut mener à des dérives. Le Rwanda, avec cette approche proactive, pourrait bien servir de modèle pour d'autres Nations africaines confrontées à des défis similaires.
Alors que l'opération se poursuit, le débat sur la nécessité d'une telle régulation est plus que jamais d'actualité. Les autorités rwandaises font face à un défi : trouver le juste équilibre entre la liberté religieuse et la sécurité publique.
Alors, la gouvernance des lieux de culte au Rwanda pourrait-elle inspirer d'autres pays à adopter des mesures similaires pour protéger leurs citoyens et garantir une pratique religieuse saine et éthique?
Roger DEDOME
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