Au Nigéria, la hausse du salaire minimum dans la fonction publique, décidée le 19 juillet 2024 par le Président Bola Ahmed TINUBU après de longs mois de négociations, marque un tournant dans la lutte contre la précarité. Désormais fixé à 70.000 nairas (environ 44 dollars), ce salaire double celui précédemment en vigueur, qui était de 30.000 nairas. 

Cependant, cette mesure, bien qu’encourageante, reste largement insuffisante face à l'inflation galopante qui frappe le pays. Cette augmentation concerne les employés fédéraux, les fonctionnaires, les personnels des aéroports et les enseignants du public. Malgré l’optimisme qu’elle pourrait susciter, elle ne répond pas aux attentes des syndicats, qui réclamaient un salaire minimum de 250.000 nairas. 

En acceptant cette offre, les syndicats ont choisi de privilégier une action rapide pour soulager les Nigérians face à la crise économique actuelle. 

Le climat économique du Nigéria est marqué par une inflation dépassant les 34% en juin, tandis que l'inflation alimentaire frôle les 41%. Ces chiffres alarmants soulignent la difficulté croissante de la vie quotidienne pour de nombreux Nigérians. 

Un utilisateur du réseau social X a même souligné que le nouveau salaire minimum ne suffirait qu'à peine à acheter un sac de riz de marque bon marché, illustrant ainsi le décalage entre la hausse des salaires et le coût de la vie. 

Les syndicats restent vigilants et ont obtenu la promesse de réévaluations de ce salaire tous les trois ans. Cependant, beaucoup s'interrogent sur la mise en œuvre effective de cette augmentation par les gouverneurs des États, qui pourraient ne pas suivre les directives fédérales. Les Nigérians espèrent que cette mesure ne restera pas lettre morte et qu'elle sera réellement appliquée, afin d'améliorer leur quotidien dans un contexte économique si difficile. 

En somme, si cette décision représente un pas en avant pour les travailleurs du secteur public, elle ne fait qu’effleurer la surface des défis économiques auxquels le Nigéria est confronté et soulève des questions essentielles sur la viabilité des conditions de vie des millions de Nigérians. 

Précieux AGUETON
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