Le Président de transition du Tchad, Mahamat Idriss DÉBY ITNO, a pris une décision cruciale en déclarant l'«état d'urgence alimentaire et nutritionnelle » sur l'ensemble du territoire. Cette annonce survient à un moment critique, alors que plus d'un demi-million de réfugiés soudanais se sont réfugiés au Tchad au cours des dix derniers mois.
Le décret présidentiel émis récemment est une réponse directe aux avertissements du Programme Alimentaire Mondial (PAM), qui avait souligné le risque imminent d'interruption de l'assistance alimentaire en raison de l'augmentation significative du nombre de réfugiés soudanais.
Selon les informations, le Tchad qui accueille déjà plus de 1,1 million de réfugiés, dont une majorité venant du Darfour, était confronté à une crise humanitaire complexe bien avant l'escalade du conflit au Soudan.
Avec l'arrivée de plus de 546.770 nouveaux réfugiés ces derniers mois, selon les données du Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (HCR), la pression sur les ressources alimentaires et nutritionnelles a atteint des niveaux critiques. Cette situation est exacerbée par les défis internes auxquels le Tchad est confronté, notamment les déplacements forcés dus aux conflits armés opposant divers groupes rebelles au gouvernement de transition.
Au sein d'une population totale de plus de 1,57 million de personnes déplacées de force, les réfugiés représentent une part significative. Il est désormais impératif de mettre en place des mesures concrètes pour répondre à cette crise humanitaire en évolution rapide, et la déclaration de l'état d'urgence alimentaire constitue un premier pas crucial dans cette direction.
Roger DEDOME
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