Récemment le Chef de l'État a exprimé ses attentes concernant la fonction enseignante au niveau supérieur. Il a essayé de décrire un peu le modèle d'enseignant qu'il souhaiterait avoir sans occulter ses liens avec ses apprenants. Ce disant, Patrice TALON semble avoir mis le pied dans les plats à l'occasion de l'installation des membres de la Délégation générale au contrôle et à l'éthique dans l'enseignement supérieur. 

Depuis lors, les interprétations qui s'en dégagent dans l'opinion donnent à observer des niveaux de compréhension différents. Pour cette raison, le Secrétaire Général Adjoint du Gouvernement, Porte-parole du Gouvernement s'est fait le devoir de revenir sur les propos du Président de la République. C'était dans l'émission spéciale "Decryptage de l'Actualité" du dimanche 26 février passé. 

« ....Dans les propos du Président de la République, il ne s'agit pas pour le gouvernement d'organiser, demain, un nouveau concours d'agrégation pour quelqu'un qui aurait déjà eu son agrégation au CAMES ou de demander à quelqu'un de reprendre une thèse de doctorat alors qu'il aurait déjà fait sa thèse de doctorat. Non ! L'évaluation complémentaire dont parle le Président de la République, ce sont les process classiques qui ont un peu déjà cours mais qu'il faut densifier. À savoir par exemple, qu'aujourd'hui dans nos universités publiques, les Recteurs donnent des lettres de mission aux enseignants. 

Donc, demain, on peut évaluer sur des bases concrètes. Est-ce que par exemple, cet enseignant remplit normalement sa fonction d'enseignant ? Est-ce que nous avons intérêt, nous, telle université, à le garder dans nos effectifs ? Si oui, pas de souci. Si non, il y a peut-être des gens qui sont plus disponibles et qui font bien. Il y a actuellement dans les universités publiques, les commissions administratives paritaires qui font office de Conseil de discipline pour connaître les cas d'inconduite de la part des enseignants. La Délégation au Contrôle et à l’Éthique va s'occuper désormais de ces questions. 

Et puis, elle n'est pas seule. Elle sera certes un bras opérationnel au soutien des responsables de nos universités publiques et privées, mais il y a certaines questions pour lesquelles elle n'est pas qualifiée à rendre des sanctions. Elle va instruire plutôt en respectant le contradictoire, la présomption d'innocence et va fournir ses rapports. Les structures qui doivent prendre le relai prendront le relai. 

Par exemple, si demain la Délégation a un cas de liaison amoureuse entre enseignant et apprenante, si elle finit son rapport, soit elle peut saisir le Procureur de la République, soit elle associe l'INF. Au plan académique, elle va rendre ses rapports aux Recteurs qui eux vont prendre les sanctions et s'il faut,  après, que cela remonte au Gouvernement en fonction du niveau des sanctions à prendre, les process seront respectés. 

Donc en un mot, l'avènement de la Délégation au Contrôle et à l’Éthique permet de favoriser davantage la qualité dans ce que nous faisons parce que la formation du citoyen, c'est un tout qui va de la base jusqu'au sommet... L'avènement de la Délégation au Contrôle et à l’Éthique devrait nous rassurer tous de ce que, un nouveau jour se lève pour notre enseignement supérieur au plan du respect des normes pour l'avènement de la qualité et le respect de l'éthique dans nos comportements ». 

David DOLTAIRE
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