Samedi 7 janvier dernier, Téhéran avait annoncé l’exécution de deux hommes reconnus coupables d’avoir tué un paramilitaire. La justice iranienne a annoncé lundi 10 janvier 2023 trois nouvelles condamnations à mort. Soit 48 heures après l’exécution de deux manifestants. Ce qui a provoqué une nouvelle vague d’indignation à travers le monde. 

On signale que les trois manifestants condamnés, tout comme les deux hommes exécutés samedi, ont été arrêtés dans le cadre du mouvement de contestation déclenché par la mort de Mahsa AMINI. Il avait 22 ans et  détenue pour infraction au Code vestimentaire strict de la République islamique. 

Généralement, les autorités iraniennes qualifient ces protestations d’« émeutes ». Elles assurent en même temps qu’elles sont encouragées par des pays et organisations hostiles à l’Iran. Elles affirment également que des centaines de personnes dont des membres des forces de sécurité ont été tuées et disent avoir arrêté des milliers de manifestants. 

Selon Mizan Online, l’agence du pouvoir judiciaire, Saleh MIRHASHEMI, Majid KAZEMI et Saïd YAGHOUBI, accusés d’être impliqués dans la mort de trois membres des forces de l’ordre lors de manifestations dans la province centrale d’Ispahan le 16 novembre 2022, ont été condamnés à mort en première instance. Ils ont été reconnus coupables de « moharebeh (guerre contre Dieu en...) », a précisé l’agence. 

Dans le même procès, deux autres personnes ont été condamnées à des peines de prison. Parmi elles, le footballeur Amir Nasr-Azadani, 26 ans. Evoluant dans un club local, il a été condamné à 26 ans de prison cumulés. Mais selon la loi, il devrait purger la plus longue des sentences qui est de 16 ans. 

Déluge de condamnations à travers le monde 

À Paris, le ministère des Affaires étrangères a annoncé qu’il allait convoquer le chargé d’affaires iranien à Paris « pour lui signifier » sa « plus ferme condamnation ». Dans une déclaration écrite, le Quai d’Orsay rappelle l’avoir fait à « plusieurs reprises par divers canaux auprès des autorités iraniennes ». « Nous avons suivi avec la plus grande attention la manifestation organisée hier devant l’Ambassade de France à Téhéran, qui n’avait rien de spontané », a par ailleurs réagi le ministère. 

De son côté, la ministre allemande des Affaires étrangères Annalena BAERBOCK a annoncé lundi avoir convoqué « de nouveau » l’ambassadeur iranien à Berlin pour protester contre ces exécutions, qui « ne resteront pas sans conséquence ». 

Le ministère norvégien des Affaires étrangères a quant à lui convoqué aussi  l’Ambassadeur d’Iran à Oslo, disant « condamner fermement » ces actes. 

Le Danemark, la Belgique et les Pays-Bas avaient également annoncé convoquer les Ambassadeurs d’Iran en réaction à la mort par pendaison des deux hommes, âgés de 22 et 39, ans selon des ONG. 

La réaction du Pape François 

Dans la vague de réactions indignées qui avait également suivi se trouve celle du Pape François. Son éminence a appelé à la fin de la peine capitale dans le monde, y compris en Iran. « La peine de mort ne peut être employée pour une prétendue justice d’État, car elle ne constitue pas un moyen de dissuasion ni ne rend justice aux victimes, mais ne fait qu’alimenter la soif de vengeance », a-t-il dit. 

David DOLTAIRE
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