Kevin McCarthy remplace la démocrate Nancy Pelosi au poste de "speaker". Et ressort affaibli de cette élection qui augure d'un mandat très difficile. 

Le quinzième tour de vote aura finalement été le bon. Kevin McCarthy a été élu président ("speaker") de la Chambre américaine des représentants. C'était dans la nuit du vendredi 6 au samedi 7 janvier, mettant ainsi fin à un processus marqué jusqu'au bout par de très vives tensions dans les rangs républicains. 

À force de tractations, le groupe de partisans de Donald Trump qui paralysait la nomination de l'élu californien a finalement cédé. Ils ont mis fin à une pagaille parlementaire inédite, qui préfigure de débats très agités au Congrès durant les deux prochaines années. 

Toute la semaine durant, ce noyau dur d'élus conservateurs, qui accuse l'élu de se plier aux intérêts de l'establishment de Washington, a profité de la très fine majorité républicaine décrochée aux élections de mi-mandat de novembre pour jouer les trouble-fête. Ils n'ont fait retomber la pression qu'après avoir obtenu des garanties de taille. Il s'agit de la mise en place d'une procédure visant à faciliter l'éviction du "speaker". 

Un agenda chargé et des divisions étalées au grand jour 

Enfin élu, Kevin McCarthy remplace la démocrate Nancy Pelosi au poste de "speaker". Et ressort affaibli de cette élection, qui augure d'un mandat très difficile. Dans les tous prochains mois, le président de la Chambre des représentants devra notamment orchestrer les négociations sur le relèvement du plafond de la dette publique américaine, le financement de l’État fédéral et, potentiellement, sur le déblocage d'enveloppes supplémentaires pour la guerre en Ukraine. 

Avec leur nouveau contrôle de la Chambre, les républicains ont aussi promis de lancer une kyrielle d'investigations sur la gestion par Joe Biden de la pandémie ou du retrait d'Afghanistan. Mais après avoir étalé leurs divisions au grand jour, leurs enquêtes auront-elles le même écho ? 

Faire face à une Chambre hostile, mais désordonnée, pourrait se révéler être une aubaine politique pour Joe Biden, s'il confirme son intention de se représenter en 2024. Le Président américain a en tout cas félicité Kevin McCarthy pour son élection, l'appelant à "gouverner de manière responsable et dans l'intérêt des Américains". 

David DOLTAIRE
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