Le gouvernement a annoncé lundi soir avoir "été informé d’un drame survenu à Nouna, chef-lieu de la province de la Kossi. Cela s'est produit dans la nuit du 30 au 31 décembre", selon les premières informations faisant "état de 28 personnes tuées". 

Si tôt, il est annoncé l'ouverture d'une enquête "pour élucider les circonstances du drame et situer toutes les responsabilités". Il urge aussi d'appeler au calme "l’ensemble de la population" en attendant que "toute la lumière" soit faite. " 

Dans un communiqué, le Procureur de Nouna, Armel SAMA, a précisé "que la plupart des victimes, toutes de sexe masculin, ont été tuées par balles". Face à cette situation, le gouvernement a rappelé être "fondamentalement opposé à toutes formes d'exactions ou de violations de droits humains pour quelques motifs que ce soit". 

Le Collectif contre l’Impunité et la stigmatisation des communautés (CISC), organisation de défense des droits humains, a pour sa part dénoncé "des exactions" commises par des Volontaires pour la défense de la patrie (VDP), supplétifs de l'armée. 

Ces exactions rappellent celles commises il y a quatre ans, le 1er janvier 2019 à Yirgou, dans la région du Centre-nord : l’assassinat d’un chef de l'ethnie Mossi et de ses proches avait conduit à des représailles de membres d’un groupe d’autodéfense contre la communauté peule, faisant 49 morts selon un bilan officiel, plus de 200, selon des ONG. 

En août dernier, le précédent pouvoir militaire avait vivement condamné et mis en garde contre des appels "à l'épuration ethnique" visant la minorité peuhls du pays : certains de ses membres ayant rejoint des groupes jihadistes, l'amalgame entre eux et les "terroristes" est régulièrement établi, ce qui attise les tensions entre communautés. 

Selon le Secrétaire général du CISC, Daouda DIALLO, cette situation "mérite une attention particulière", car "les groupes armés terroristes surfent sur ces types de dérives au sein des populations pour pouvoir assurer leur recrutement". 

D'ailleurs, des cas d’exécutions extrajudiciaires sont de plus en plus signalés par les populations de plusieurs régions du Burkina-Faso, affirme le CISC. 

David DOLTAIRE
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