Alors que plusieurs militants et organisations travaillent pour la non criminalisation de l’avortement, plusieurs pays restent assez prudents sur le sujet. Selon plusieurs rapports mondiaux, le Bénin a été cité comme un exemple à suivre en matière d’encadrement de la pratique, respectant ainsi les droits de la femme.
La question de l’avortement est un sujet assez tabou dans le monde et surtout en Afrique. La pratique est considérée comme un délit dans plusieurs pays et il n’y a aucune flexibilité apparente des États sur le sujet.
Selon des rapports, dans certains pays comme la Mauritanie, l’Egypte ou encore Madagascar, l’avortement est même totalement interdit. Cette situation dans le monde pousse des millions de personnes à pratiquer des IVG en clandestinité, risquant ainsi la vie des femmes. Une situation que les organisations des droits de l’homme présentent comme une violation des droits de la femme à disposer de son corps.
Selon un rapport de l’OMS, chaque année, 4,7 % à 13,2 % des décès maternels peuvent être attribués à un avortement non sécurisé. Dans les régions développées, on estime que pour 100.000 avortements non sécurisés, 30 femmes meurent. Dans les régions en développement, ce nombre s’élève à 220 décès pour 100.000 avortements non sécurisés.
Cependant, certains pays font des efforts pour parer aux risques et encadrer l’accès à l’avortement sécurisé. Entre autres rares pays qui font des efforts dans ce sens, le Bénin est cité comme un exemple de pays dont les autorités ont mis en place un système permettant l’IVG sans créer l’anarchie. Un système qui dans le fond, participe du respect des droits de la femme comme convenu dans les textes des Nations Unies.
Selon un rapporte de DW, pour mettre un terme à l’IVG clandestin, le Bénin est l’un des derniers pays d'Afrique à avoir rendu l'avortement légal. La loi a été modifiée fin 2021. Le Bénin a rejoint ainsi la Tunisie, l’Afrique du Sud, le Cap-Vert et la Mozambique parmi les pays ayant fait des avancées en matière de respect des droits de la femme.
En effet, l'avortement au Bénin est légal jusqu'à douze semaines de grossesse depuis 2021 avec le vote de la loi N°2021-12 modifiant et complétant la loi 2003-04 du 3 mars 2003 relative à la santé sexuelle et à la reproduction en République du Bénin. Toutefois, la disposition estime que la volonté d’avorter doit être la conséquence de certaines conditions spécifiques et bien définies dans le texte.
Modeste S. DOSSOU
#MediapartBénin, l'information en temps réel