Le Premier ministre guinéen Mohamed BÉAVOGUI a rencontré des partis politiques pour apaiser les tensions après que le Front National pour la Défense de la Constitution (FNDC) a suspendu son appel à une manifestation qui devait être le premier grand rassemblement de protestation sous la junte au pouvoir. 

Le FNDC avait appelé la population guinéenne à descendre dans la rue jeudi prochain au mépris d'une récente interdiction de manifester annoncée par les chefs militaires qui ont renversé l'ancien Président Alpha CONDÉ en septembre. 

« Seule une approche inclusive, adaptée à la réalité guinéenne, nous permettra de jeter les bases du bien vivre ensemble auquel nous aspirons tous. Nous avons déjà mis en place un Conseil interministériel, un groupe de collègues. Nous allons pour affiner le groupe au fur et à mesure... Il faut aussi s'organiser. Le gouvernement compte sur la bonne foi de tous les participants à cette concertation », a déclaré le Premier ministre du gouvernement de transition, Mohamed BÉAVOGUI, aux partis politiques, aux organisations de la société civile et aux syndicats. 

La Guinée est dirigée par une junte militaire depuis que le Colonel Mamady DOUMBOUYA a renversé le Président Alpha CONDÉ en septembre 2021. Les autorités ont fixé la durée de la transition à trois ans. Cette rencontre entre les forces politiques du pays intervient moins d'une semaine avant un Sommet de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), qui devrait décider d'une prolongation des sanctions économiques. 

Deux tentatives de consultations ont déjà eu lieu depuis début 2002, mais elles ont été boycottées par plusieurs organisations, dont l'Alliance nationale pour le changement et la démocratie (ANAD) et le Front national pour la défense de la Constitution (FNDC). Cette fois, les deux coalitions politiques étaient présentes. Le FNDC, qui avait orchestré des mois de mobilisation contre CONDÉ de 2019 à 2021, avait suspendu mercredi son appel à manifester contre la durée de la transition, pour "donner une chance" au dialogue proposé par le Premier ministre. Il a posé comme condition préalable à sa participation au dialogue « l'acceptation d'un médiateur de la CEDEAO. 

À l'inverse, le Rassemblement du peuple de Guinée (RPG arc-en-ciel), l'ancien parti au pouvoir, a refusé d'y participer et a conditionné sa participation à la libération de ses dirigeants emprisonnés et à la fin des persécutions et des arrestations de dirigeants politiques. 

"Il est essentiel que chacun de nous ici comprenne une fois pour toutes que le seul agenda qui compte est celui du peuple", a déclaré le Premier ministre dans son allocution d'ouverture. Mohamed BÉAVOGUI a conclu en demandant aux participants « d'envoyer leurs contributions » avant le 1er juillet. Il n'a pas fixé de nouvelles dates de rencontre. "C'est une déception", a déclaré FODÉ Oussou Fofana, Vice-président de l'Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG), membre de l'Anad. "Nous ne participerons plus jamais à une réunion tant qu'il n'y aura pas un décret qui mettra en place un cadre de dialogue permanent qui sera présidé par un facilitateur désigné par la CEDEAO", a-t-il ajouté. 

Modeste S. DOSSOU
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