« Je suis là pour transmettre à mes quatre (4) enfants la connaissance de l'Afrique, une partie initiatique de notre culture et de nos rites. C'est très important. Ce genre d'opportunité, nous ne pouvons pas la rater. Nous étions là hier samedi, on a passé 2h 30 de queue sans avoir accès au musée à cause l'affluence. Aujourd'hui, nous sommes venus à 9h. Les enfants n'y regrettent pas...». Ce sont là une partie des propos de Arnaud MFOURGA, ressortissant congolais (Brazzaville) venu le dimanche 31 octobre 2021 accompagné de 4 de ses enfants pour visiter l'exposition des 26 œuvres des trésors royaux du Bénin au musée du Quai - Branly Jacques Chirac à Paris. 

En effet, plus d'un siècle après leur entrée dans les collections nationales françaises, 26 œuvres de l'ancien royaume du Danxomè seront restituées au Bénin durant le mois de novembre 2021, ceci grâce à la détermination et la volonté inébranlable du Président Patrice TALON et son gouvernement ainsi que de l'engagement du gouvernement Français. 

Avant ce retour définitif sur leur terre d'origine, les Trônes royaux, les recades, les Statues royales anthropo-zoomorphes,
Bochio des Rois Guézo, Glèlè et Béhanzin, les portes du Palais royal, les Assen, les 26 œuvres font l'objet d'une ultime et inédite exposition qui a démarré depuis le mardi 26 octobre et prend fin de façon exceptionnelle ce lundi 01 novembre 2021 dans le cadre de la semaine culturelle du Bénin à Paris. 

Tout comme les milliers de visiteurs, et surtout la forte mobilisation de la diaspora africaine, Arnaud MFOURGA décerne un réel satisfecit au Chef de l'État béninois et son gouvernement pour la réussite de cet évènement historique pour l'Afrique : « La démarche du gouvernement béninois est si bonne que les autres devraient suivre. C'est un model. Le Bénin est un bon pionnier. Il y en va de notre histoire, de la transmission identitaire qui est la nôtre et surtout pour nos enfants. Le fait que ces objets si précieux ont été détachés de leur milieu naturel, ça nous a coupé, ça nous a désorienté et ça nous a perdu même de ce que nous sommes. Ici, ce sont des objets d'arts mais en Afrique, ce sont des objets sacrés, des objets de cultes, des objets cultuels et rituels, nous en avons besoin pour nous identifier ». 

Engouement mais aussi grand intérêt pour les visiteurs qui ont décidé de rester coller à la culture africaine. Pour eux, cette semaine culturelle organisée par le Bénin et Paris est une grande opportunité. Et Arnaud MFOURGA en témoigne : « Je suis venu avec 4 de mes enfants pour leur transmettre notre culture, la connaissance, pour leur transmettre une partie initiatique de notre culture et de nos rites. C'est très important. Les enfants ont vu les objets, ils ont compris beaucoup de choses. Par exemple, ils pensaient que nous étions toujours nus autrefois mais ils ont vu qu'en Afrique, et surtout au Bénin, nous avons des tenues des soldats du Roi Béhanzin, ils ont compris qu'on ne s'asseyait pas au sol. Mes enfants nés en Europe ont toujours cru qu'en Afrique on ne mangeait que dans des feuilles, mais ils ont vu la calebasse qui est si belle et couverte. Ils ont compris qu'avant, nous avons des assiettes, des marmites et que nous ne mangeons pas dans des feuilles comme on les fait croire à l'école. Les enfants sont perdus parce que ce qu'on leur dit à l'école n'a rien à voir avec la réalité de ce qui est. Ce genre d'opportunité, nous ne pouvons pas la rater ». 

Puis il ajoute : « Nous sommes venus hier, on a passé 2h 30 de queue, on n'a pas pu rentrer mais coûte que coûte, il fallait qu'on y soit. On était là depuis 9 heures. Les enfants, ils n'y regrettent pas. Ils ont vu les symboles et les attributs du Roi. Nous avons expliqué et fait comprendre aux enfants que le Roi Béhanzin par exemple qui avait pour attribut royal le Requin et que le Roi Guézo qui avait pour attribut l'Oiseau et que le Roi Glèlè qui était le Lion, que chaque Chef quand il arrivait, il imposait la puissance, une vision, une philosophie pour parfaire l'évolution sociétale ». 

À la sortie, Arnaud MFOURGA fait part de sa joie : « Aujourd'hui, les enfants sortent avec une autre richesse et un autre sens de l'Afrique. Ils sauront mieux se défendre dorénavant ». 

L'engouement suscité par la semaine culturelle du Bénin à Paris donne raison à la partie Béninoise et celle Française de la pertinence de cette initiative avant le retour historique au Bénin des 26 oeuvres des  Trésors royaux du Bénin dont toutes les dispositions sont prises pour une conservation dans les règles de l'art.

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